למען החירות | Pour la Liberté

La fête de Pessah commémore la libération du peuple Hébreu de l’esclavage en Égypte. Alors que nous nous apprêtons à raconter l’histoire de cette libération, il reste 59 otages à Gaza, dont 24 vivants. Comment nous réjouir pleinement dans ces circonstances ? Dans la tradition, le marié brise un verre le jour de son mariage, quelques minutes après que l’union ait été célébrée. Ce geste, accompli au sommet de la joie, est là pour nous rappeler la destruction du Temple de Jérusalem. Il nous enseigne que même dans les plus beaux moments de notre vie, la douleur du peuple d’Israël ne peut être oubliée. Cette année encore, ce Pessah encore, hélas, ce verre brisé résonne en nous. Notre joie d’être en fête ne peut être complète alors que tant de nos frères et sœurs sont encore enchaînés en captivité. Le 7 octobre 2023, ce jour terrible où le peuple juif a été frappé en son cœur pendant la fête de Simhat Torah, nous avons compris que nous ne serions plus jamais les mêmes. L’association TOUS 7 Octobre est née en France, de ce constat et de l’impérieuse nécessité d’agir pour faire connaître le sort des otages, pour empêcher qu’ils ne sombrent dans l’oubli et que ne s’éteigne la flamme de l’espoir. Après la sidération des premiers jours, dès le 15 octobre 2023, des centaines de citoyens anonymes, Juifs et non-Juifs, sont descendus dans les rues de Paris et de toute la France pour accomplir le même geste que les familles de disparus dans le monde entier : coller les portraits des captifs, afficher leurs visages et raconter leurs histoires. Nous avons sonné à toutes les portes et actionné tous les leviers possibles pour que leurs cris soient entendus par les nations, pour appeler inlassablement à leur libération. Nous avons marché dans les rues, allumé des bougies sur toutes les places, écrit des lettres, chanté, dansé, pleuré, mais jamais nous n’avons renoncé. Car nous pensons que chaque action, chaque prière, chaque mot d’encouragement envoyé à une famille d’otage est une pierre posée sur le chemin de leur retour. Ce livre de chants et de prières s’inscrit dans cette continuité. La même main puissante qui a ouvert la mer Rouge peut ouvrir dès aujourd’hui, – Archav ! – les passages des tunnels. Chaque prière récitée autour de la table du Seder peut devenir une force. Chaque chant pour leur liberté est un acte puissant qui peut ramener les otages dans la chaleur de leurs foyers. En entonnant un chant d’espoir, les Hébreux ont traversé la mer à pied sec ; nous aussi, nous avancerons sans relâche jusqu’à ce que chacun des otages rentre chez lui. Que cette lecture soit un acte. Que cette nuit soit une délivrance. Et que nous puissions, ensemble, chanter : L’an prochain à Jérusalem, réunis et en paix.